Ce 12 août, c’est la Journée internationale de la jeunesse. Elle vise à attirer l’attention de la communauté internationale sur les questions liées à la jeunesse. La crise socio-politique que traverse le pays plonge la jeunesse haïtienne dans une incertitude totale quant à son avenir, pourtant le gouvernement et les instances internationales semblent n’y accorder aucune importance.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres dans son message à l’occasion de la journée, appelle à soutenir les jeunes du monde entier pour un monde meilleur. « L’humanité dépend de l’énergie sans pareille, de l’inventivité des constructions de la jeunesse du monde entier. Aujourd’hui et chaque jour, soutenons les jeunes et soyons à leurs côtés dans la construction d’un monde juste et durable, pour les humains et la planète », exhorte le patron de l’ONU.
Le 17 décembre 1999, A/RES/54/120 dans sa résolution, l’assemblée générale des Nations-Unies a approuvé la recommandation de la conférence mondiale des ministres de la jeunesse (Lisbonne, qui a eu lieu entre le 8 au 12 Aout 1998), visant à faire du 12 Août 1998, la journée internationale de la jeunesse, c’est dans ce contexte que le 12 août est considéré comme journée internationale de la jeunesse.
Dans les pays développés, cette journée est considérée comme une journée de réflexion, soit sur le changement climatique, soit sur l’écologie, ce qui nous ramène au développement durable. En Haïti, étant un pays sous-développé, c’est tout le contraire, dans la mesure où le pays est plongé dans une crise qui perdure, les jeunes sont confrontés à divers problèmes complexes : extrême pauvreté, insécurité alimentaire, chômage, pour ne citer que ça.
Dans une société, la jeunesse représente un capital humain d’une grande importance primordiale pour le développement économique et le progrès technique, l’éducation devrait être la base du développement dans un pays, si on se réfère aux chiffres, on peut carrément dire qu’on est foutu.
Une enquête réalisée par FAFO/IHE en 2009 révèle que 63% des jeunes savent lire et écrire avec facilité, 22% avec difficulté, soit 85% en somme. Il y a plus de filles que de garçons alphabétisés et 65% des jeunes en milieu urbain sont alphabétisés contre 43% des jeunes en milieu rural.
En Haïti, l’éducation est au deuxième rang, et la jeunesse est une jeunesse de « madan papa » et de « dodama ». Où allons-nous dans cette perspective ? À quoi ça sert de parler de journée internationale de la jeunesse ?
Il y a un système scolaire inégal qui a beaucoup de faiblesses, une école séparatiste et discriminatoire, une école colonisée. La jeunesse haïtienne se meurt, Haïti n’est pas encore.
Par Jean Jeff