L’émerveillement de Noël, autrefois perceptible à travers les rues animées de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, s’éteint lentement. Depuis plusieurs années, les décorations extérieures des magasins et des maisons, qui faisaient briller la capitale haïtienne durant la période festive, sont devenues rares, voire inexistantes.
La dégradation du climat sociopolitique en Haïti, marquée par une instabilité chronique et une insécurité galopante, a plongé les habitants dans une atmosphère morose. Alors qu’ils chérissent les festivités, ils se retrouvent contraints de renoncer à cette tradition qui donnait vie aux rues.
Des rues dépourvues de l’esprit festif
Les arbres de Noël scintillants et les façades décorées des commerces appartiennent désormais au passé. L’insécurité omniprésente, alimentée par le contrôle de plusieurs quartiers par des gangs armés, a transformé les zones autrefois festives en espaces silencieux et craintifs.
Même dans les quartiers encore épargnés par ces violences, l’ambiance festive se fait discrète. Les riverains, paralysés par la menace permanente des bandes criminelles, n’osent plus investir dans des décorations extérieures.
Une fête qui persiste en intérieur
Malgré ce tableau sombre, certains signes de Noël subsistent. Une affluence relative est observée dans les rues, notamment à Pétion-Ville et dans le haut de Delmas, et quelques entreprises ont décoré l’intérieur de leurs locaux. Ces gestes, bien que timides, témoignent de l’attachement des haïtiens à l’esprit de Noël.
Une tradition en péril
La disparition des décorations de Noël dans les rues de Port-au-Prince n’est pas qu’un simple détail : elle reflète une réalité plus profonde. Celle d’un peuple privé de ses traditions, d’une population qui lutte pour survivre dans un environnement où même la magie de Noël ne peut plus éclairer leur quotidien.
Dans un pays où la majorité de la population adorent les ambiances festives, Noël, autrefois synonyme de joie collective, semble n’être qu’un beau souvenir.
Par James Harry Hilaire