Haïti, un pays très sollicité pour son émergence culturelle et la résilience de son peuple face
aux monstruosités, se trouve confronté face à un nouveau défi social: la décadence des agents
de socialisation. Une situation sans précédent qui remet en question la cohésion sociale et qui
met en déroute l’avenir politique, économique, social et religieux des jeunes générations.
La socialisation implique la relation d’un individu avec un groupe qui lui transmet des valeurs
et des normes. Les comportements de l’humain au sein de la société ne sont pas innés. Ils sont
le résultat de l’intériorisation de valeurs, de normes et de rôles sociaux par les individus.
En effet, la remise en question des agents de socialisation en Haïti représente un fait de grand intérêt, mais c’est un problème très difficile et même impossible à aborder.Vu le rôle fondamental qu’ils jouent dans la formation des futurs membres de la société.
Force est de constater que ces agents de socialisation qui sont la famille, l’école, les médias, les associations et les groupes de pairs se font de plus en plus rares. Ce qui explique la disparition
de ces agents sont nombreux. Primo, le taux élevé de la pauvreté qui sévit dans le pays et cause
le piétinement du système éducatif et des structures familiales.
Dans la famille, les parents souffrent souvent de ne pas trouver les moyens adéquats pour envoyer leurs enfants à l’école, ce qui peut les priver d’une instruction propice à la compréhension des valeurs sociales.
Ensuite, la montée de la violence et l’insécurité qui engloutissent certaines zones du pays et
rendent difficile une atmosphère stable et saine à la transmission d’une valeur. Les enfants qui
vivent dans des quartiers gangrenés par la violence sont souvent visibles à des idéologies
négatives, tels que la délinquance et le trafic de drogue, en faveur de comportements
socialement acceptables.
En Haïti, la situation actuelle est grave, le bouleversement quotidien des gangs armés ne cesse de peindre les rues de la capitale. Les mineures portent des armes à feux ; ils sont entrés à l’école des gangs car leurs parents ne peuvent plus contrôler la situation qui est devenue tumultueuse.
De plus, il y a un autre phénomène qui vient prendre place chez les jeunes, les empêchant de
mieux se jouir de leurs capacités intellectuelles. L’expansion de nouvelles technologies et les
réseaux sociaux contribuent grandement à l’abaissement des interactions entre les individus
hors virtuelles. De nos jours, les jeunes passent plus de temps devant leurs petits écrans à faire
du bavardage, à surveiller des « buzz », se déconnectant ainsi des interactions en présentielle
qui sont indispensables et bénéfiques pour le murissement de leur savoir-faire.Cette situation de détresse a des répercussions sur le fonctionnement de la société haïtienne.
A défaut d’agents de socialisation, nos jeunes haïtiens se retrouvent démunis et désorientés
quant à leurs comportements et attitudes. Cette attitude précaire les rend plus susceptibles de
tourner leur regard vers des associations criminelles ou de se laisser emporter par des mouvements extrémistes.
Une alarme urgente sonne pour faire face à toutes ces incompréhensions. L’Etat haïtien est au
rendez-vous pour résoudre ce grand problème en mettant en place des politiques éducatives
convaincantes et accessibles à tous. Il est également fondamental de mettre du sérieux aux
structures familiales en accompagnant les parents dans leur rôle d’éducateurs.
Pour y parvenir, il est impératif de favoriser l’accès à l’éducation et de promouvoir des climats sécuritaires pour que la société haïtienne puisse se reconstruire sur des jalons solides.
La décadence des agents de socialisation en Haïti est un problème auquel on accorde une
importance capitale et systémique. Il est essentiel d’agir urgemment pour préserver la cohésion
sociale et offrir aux jeunes générations un avenir plus prometteur. Ainsi, ils pourront se
perfectionner et réussir leur vie dans ce pays au carrefour du désespoir.
Bill Witchelson Dier