Il est 17 heures et trente minutes nous sommes à Mariani (kay gwo manman) dans la commune de gréssier un des lieux célèbre de la prostitution en Haïti où il y aurait près de 200 travailleuses du sexe qui travailleraient chaque jour et chaque nuit.
Certaines d’entre elle le font pour le plaisir, d’autres pour prendre soin de leur famille. Fedeline Dolin originaire de fonds cochon à Jérémie, mère de deux enfants qui travaille uniquement les soirs nous explique : « » Il y a des soirs où je gagne rien même 25 gdes pour retourner chez moi, d’autres soirs, tu arrives tout le monde te veut »».
Larmes aux yeux, cette dame de 43 ans raconter sa vie ultra risquée et son début tout jeune dans la prostitution. « » Je travaille depuis que j’ai 16 ans. Maintenant, j’ai 43 ans, tu imagines ? Ma vie a été tellement difficile avec mon père, c’était un véritable calvaire. Il était alcoolique un soir il est entré ivre à la maison, il me battait, il a violé mes deux petites sœurs… Mon papa saoulait beaucoup, il nous tabassait presque chaque soir. Alors moi pour éviter qu’il me viole, j’ai dû laisser la maison accompagnée de mes sœurs pour m’installer chez une amie. Pour trouver de quoi à manger et prendre soin de mes sœurs, j’ai donc commencé à travailler avec les personnes beaucoup plus âgé que moi pour soutenir mes sœurs». »
Mme Fedeline a été violée par un homme le jour où elle avait 18 avec un sentiment de regret a exprimé ses rêves que cet homme l’a enlevé nous raconte : « » Pour mes 18 ans, une amie m’a amené à une fête le fêtant m’a violé, c’est à ce moment-là, j’ai tombé enceinte de mes jumelles qui aujourd’hui ont 25 ans. » Depuis toute petite, j’ai rêvais d’être journaliste comme vous, mais avec deux enfants et deux sœurs à élever, j’ai dû rembourser chemin »».
kay gro manman les travailleuses du sexe, c’est un monde à part entière avec ses codes et règles. On trouve en haut de la hiérarchie les plus anciennes et les plus belles femmes, et en tout en bas on trouve les dernières arrivées suivi des moins belles. Elles se revendent entre elles leurs emplacements pour plusieurs milliers de gourdes.
Les filles qui viennent d’arriver n’ont pas le droit de travailler la nuit, c’est une question d’ancienneté. Moi ça fait 19 ans que j’ai travaille ici on s’organise entre nous, ce sont les règles l’ancienneté ça se respecte.
Être travailleuses de sexe est un métier ultra risqué, il y a des agressions partout à travers le monde. Ici, en Haïti, ils les violent, elles sont victimes de toute sorte de violences dans leur métier, car l’État haïtien n’a pas encore régularisé ce secteur qui pour certaines filles sans emplois, sans un véritable métier est un moyen de survivre.
Par Anderson CHARLES
Crédit photo: Ayibopost