Depuis plus de cinq ans, le phénomène des enlèvements contre rançon par des gangs armées sous le regard complice des autorités fait rage en Haïti. Deux directeurs généraux sont passés à la tête de la PNH : Michel-Ange Gédéon et Normil Rameau. Léon Charles est ainsi devenu le troisième DG, mais toujours sans aucun résultat, les bandes armées continuent de semer la terreur au sein de la population haïtienne.
En effet, les ravisseurs semblent protégés par certaines de nos autorités puisque l’impunité règne en maître sur le territoire national. Kidnappée au début de l’année 2021 soit le 17 janvier, l’artiste Joana Dorcéus est revenue ce mardi matin à Panel Magik sur le drame qu’elle a vécu. Après avoir été libérée par ces ravisseurs, la jeune fille s’était rendue à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) pour faire sa déposition. Du coup, les kidnappeurs ont été immédiatement informés de la nature de sa déclaration. Les malfras ont-ils des informateurs à la DCPJ ?
L’insécurité est devenue une arme de guerre pour les politicards du pays parce qu’après chaque élection en Haïti, naissent une multitude de groupes armés. Dans un contexte politique tendu où le pays traverse une crise exceptionnelle, garantir l’ordre public est devenu un défit pour les autorités policières et judiciaires.
Plusieurs personnes enlevées témoignent d’avoir été kidnappé par des hommes en uniforme de police. Parmi ces cas, le pasteur Jean Feret Michel de l’église Jesus center de Delmas 29 a été enlevé en plein culte dimanche dernier par des hommes armés vêtus en uniforme de l’unité départemental de maintien d’ordre (UDMO). Les autorités policières n’ont pas en mesure de clarifier ces faits.
Cette situation prouve clairement que le kidnapping ne sera pas éradiqué dans le pays du jour au lendemain puisqu’il constitue un secteur économique et qui a la complicité de certaines autorités policières.
Par Anderson CHARLES