Le concept d’Humanitude développé par Albert Jacquard met en lumière notre capacité à devenir véritablement humains à travers nos interactions avec autrui. Selon lui, « nous ne naissons pas humains, nous le devenons », et cette humanité se construit dans la relation, particulièrement dans les situations de soin où la vulnérabilité de l’autre fait appel à notre sens de la solidarité et de l’attention.
Dans le contexte du soin, les soignants, qu’ils soient professionnels ou aidants familiaux, jouent un rôle clé dans cette humanisation mutuelle. En prenant soin des personnes âgées, malades ou en situation de dépendance, ils restaurent leur dignité et incarnent l’Humanitude à travers des gestes simples mais fondamentaux : le regard, le toucher, la parole. Ils ne se contentent pas de répondre à des besoins physiques, mais valorisent la personne dans son intégralité, contribuant ainsi à une approche holistique du soin.
Cependant, la réalité quotidienne des soignants est souvent marquée par des contraintes de temps, des ressources limitées et une surcharge de travail, ce qui peut rendre difficile l’application de cette philosophie. Malgré ces défis, certains soignants réussissent à incarner l’Humanitude en plaçant la relation au cœur de leur pratique, tandis que d’autres, notamment les aidants familiaux, sont confrontés à l’épuisement émotionnel et physique, tout en restant des acteurs essentiels de cette approche.
En fin de compte, l’Humanitude ne se limite pas à une méthode de soin, mais est un miroir de notre humanité collective. La manière dont nous traitons les plus vulnérables dans notre société reflète notre conception de l’humain. Albert Jacquard nous invite ainsi à repenser nos interactions, à renforcer nos liens sociaux et à valoriser la dimension relationnelle du soin, afin de construire une société plus solidaire et plus humaine.
Bill Witchelson Dier