La bouche parle de l’abondance du cœur. Mais le visage reflète l’intérieur. Etant donné que la bouche parle de l’abondance du cœur. Et le cœur nous fait penser à la philosophie contemporaine axée particulièrement sur l’anthropologie Schellingienne qui emploie le mot cœur, le cœur se dit en allemand « GËMUT ». Ce Gemüt là qui est une potenz constituée de trois potenzen. Le concept « GËMUT » est au centre de la philosophie de Schelling, qui considère que l’intrinsèque de l’individu est ontique pour explorer l’être humain dans sa globalité.
Le cœur peut désigner l’ensemble des facultés psychiques qui permettent à l’individu de ressentir, de penser et d’agir. Autrement dit, il est une notion ambigüe qui embrasse la sensibilité, les émotions, la volonté et l’intellect. Le « GËMUT », l’une des trois puissances de l’homme, que l’on traduit par le cœur, le naturel, l’imprévisible. Il est à l’allemand ce que le logos est au grec, c’est un inscrutable. En outre, le Gemüt rappelle ce qu’on appelle le Grund, qui est la base subsistante avec toute la puissance massive de ce qui est dans le rapport avec le corps, de ce qui le plus clairement relève du sentir. Définitivement, avec le Gemüt on ne peut extraire l’homme des sentiments. C’est aussi le lieu de l’irrationnel.
Le Gemüt est, certes, selon Miklos Vetö, un moment nécessaire et neutre, mais c’est lui également qui se trouve à l’origine de ce qui est brutal et sauvage en nous. Au fait, c’est lui qui nous rappelle notre finitude, nos limites. C’est proprement la réalité de l’homme dans lequel il faut tout faire. Sans cœur, le grand esprit demeure stérile, incertain e ne peut aucune manière rien engendrer. En effet, Schelling considère que l’humain est capable de s’auto-réguler grâce à son cœur, qui est la plaque tournante en perpétuelle évolution et qui permet à l’humain d’adapter avec des situations précoces. Georges Gusdorf qui a écrit « l’homme romantique ». Pour lui, le gemüt assure l’insertion de l’homme dans l’univers. Grace à lui, l’être humain trouve son lieu dans la circulation de l’être, dans l’immense mutualité des significations au sein desquelles nous nous mouvons et sommes, sans pouvoir s’en extraire suffisamment pour donner la totalité réduite a l’obéissance de la notion spéculative. Nous pouvons comprendre que le Gemüt estime à l’homme une capacité de recherches infinies.
L’homme, l’être humain, il est plongé dans la recherche des significations. L’individu cherche toujours à comprendre, à chercher la signification des choses du monde. Il analyse. Et s’il circule dans l’être, qu’est-ce qui assure cette circulation dans l’être ? C’est le cœur. Cette capacité de relativisation dont nous possédons ce n’est plus l’esprit, c’est le Gemüt. Pour certains philosophes, il est le lieu incontournable et indélébile de l’amour. Pour Schelling, le cœur est la notion fondamentale pour comprendre l’homme dans son intersubjectivité. On ne peut être compris sans l’analyse du Gemüt, qui est à la fois motivateur et limite de son épanouissement. Alors, il devient le symbole de l’individualité humaine et de sa liberté profonde.
Enfin, le concept de Gemüt est une notion motrice pour Schelling. Dans un contexte singulier, le cœur est le rapport entre l’homme et la nature. C’est pourquoi il pense que la compréhension de l’individu passe par la prise en compte de son cœur, une approche qui implique le dépassement des dualismes classiques entre corps et esprit, individu et cosmos, nature et culture. Donc, avec le Gemüt s’introduise ce qu’on appelle une incertitude a l’intérieur de l’esprit.
Bill Witchelson Dier billwitchelsondier54@gmail.com
