La population haïtienne vit un cauchemar quotidien, prise entre deux feux : les gangs armés et la brutalité policière. Dans un pays où l’état de droit semble avoir disparu depuis des années, les citoyens sont confrontés à une violence généralisée et à des abus de pouvoir de la part des autorités censées les protéger.
Les récents mouvements exigeant la démission du Premier ministre, Dr Ariel Henry, ont mis en lumière cette douloureuse réalité. Déjà éprouvée par la violence des gangs, la population a été cruellement réprimée par la police, violant ainsi son droit constitutionnel de manifester pacifiquement.
Le rôle essentiel de la police est de maintenir l’ordre public, de protéger les citoyens et leurs biens, et d’assurer la sécurité de tous. Cependant, face à la montée en puissance des gangs armés, notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, la Police Nationale d’Haïti (PNH) semble impuissante.
Elle n’a rien fait pour récupérer les quartiers contrôlés par des bandits mais a été efficace pour disperser les manifestations à l’aide de grenades lacrymogènes et en tirant sur les manifestants avec des balles réelles. La police semble se transformer en un instrument de répression, ajoutant ainsi à la souffrance déjà endurée par les haïtiens confrontés à la violence des gangs.
Plutôt que de multiplier leurs efforts pour servir et protéger les citoyens, les forces de l’ordre ont tué, selon plusieurs médias, environ 5 agents de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP), qui est également une force légale. Des informations font croire que ces agents, lâchement abattus par la police, ont été enterrés le même jour, en violation des lois du pays. Pour l’heure, la PNH n’a donné aucune information sur ce sujet.
Lors de ces manifestations réclamant la démission du chef du gouvernement, des journalistes sont victimes, témoignant ainsi de l’atteinte à la liberté de la presse dans le pays. Aux Cayes, d’après les déclarations de ses proches, un jeune homme a été tué par la police, et à Jérémie, il y a eu des morts. Ainsi, les haïtiens sont victimes non seulement des gangs, mais aussi de la police qui devrait assurer leur protection.