Le 29 juin 2002, la Turquie🇹🇷 décrochait la 3e place de la Coupe du Monde après sa victoire face à la Corée du Sud🇰🇷. Pourtant c’est ensemble que les 2 équipes🇰🇷🇹🇷 feront un tour d’honneur dans le stade🏟️, pour célébrer la forte amitié turco-coréenne.
D’où viennent ces liens entre la Corée du Sud🇰🇷 et la Turquie🇹🇷 ?
Pour cela il faut remonter à la Guerre de Corée (1950-1953) où la Turquie🇹🇷 a envoyé des soldats (Brigade Turque🇹🇷), pour soutenir les forces sud-coréennes🇰🇷 et occidentales. Cette guerre intervient dans un contexte de Guerre froide. Après la deuxième Guerre Mondiale et la reddition du Japon🇯🇵, l’URSS🇷🇺 et les États-Unis🇺🇸 se partagent la Corée en 2 zones d’occupation avec une séparation sur le 38e parallèle, comme convenu lors de la conférence de Yalta en 1945. Mais le pays ne retrouvera jamais son unité. Les deux zones mettent en place des gouvernements distincts (pro-URSS🇷🇺 et pro-américain🇺🇸) et le 25 juin 1950, les forces du Nord envahissent le Sud. C’est le début de la Guerre de Corée, qui fera plus de 800 000 morts. Suite à la résolution portée par les États-Unis🇺🇸 devant l’ONU pour autoriser une intervention militaire en #Corée, le conflit se mondialisera et plus d’une vingtaine de pays participeront à ce conflit. La Turquie🇹🇷 sera l’un des premiers à répondre présent.
Deux raisons expliquent l’importante participation de la Turquie🇹🇷 à la Guerre de Corée :
• se protéger de la menace communiste soviétique🇷🇺 en intégrant l’OTAN (ce qu’il sera le cas en 1952) ;
• augmenter l’aide économique américaine🇺🇸 via le #PlanMarshall.
Au total, la Turquie🇹🇷 envoya plus de 15 000 soldats, faisant de lui le 4ème pays avec le plus grand nombre de troupes dans ce conflit. Elle sera d’ailleurs l’un des pays qui subira les plus lourdes pertes, avec plus de 900 soldats tués ou disparus. Le cimetière🥀 commémoratif des Nations unies à Busan🇰🇷 abrite d’ailleurs 462 martyrs⚰️ turcs🇹🇷. Les actes héroïques des soldats turcs🇹🇷 vont rapprocher la Turquie🇹🇷 et la Corée du Sud🇰🇷, n’hésitant pas à se considérer comme « frères et sœurs de sang ».
Les deux pays🇰🇷🇹🇷 vont alors développer à la fois des fortes relations diplomatiques et économiques.
Cette amitié turco-coréenne sera mise en évidence lors du fameux match pour la 3ème place de la Coupe du Monde, le 29 juin 2002 à Daegu🇰🇷. La Corée du Sud🇰🇷 et la Turquie🇹🇷 déjouent alors tous les pronostics de ce Mondial 2002.
Les sud-coréens🇰🇷 ont éliminé l’Italie🇮🇹 et l’Espagne🇪🇸 avant de perdre 1-0 contre l’Allemagne🇩🇪.
Même sort pour les turcs🇹🇷 face au Brésil🇧🇷, après avoir vaincu le Japon🇯🇵 et Sénégal🇸🇳.
Le match⚽ est donc sans véritable enjeu, mais ce 29 juin 2002 l’ambiance🏟️ est à la fête. Les drapeaux🇹🇷🇰🇷 des 2 nations sont brandis côte à côte dans les tribunes🏟️, les coréens🇰🇷 n’hésitant pas à agiter les couleurs turques🇹🇷 pour montrer leur soutien aux coéquipiers de Rüştü🇹🇷. La Turquie🇹🇷 s’imposera au final 3-2, avec notamment le but le plus rapide de l’histoire de la Coupe du Monde, après 10,8 secondes de jeu, inscrit par la légende Hakan Şükür.
Mais le résultat est ailleurs, le match vient surtout célébrer la « fraternité turco-coréenne »🇹🇷🇰🇷.
Les joueurs feront ensemble un tour d’honneur et seront célébrés par les 65 000 supporters du #DaeguStadium🏟️.
L’amitié perdurera quelque peu🤝🏻 après le Mondial au niveau du football⚽.
Une poignée de joueurs turcs🇹🇷 seront recrutés par des équipes sud-coréennes🇰🇷, et Lee Eul-yong🇰🇷 sera prêté au club de Trabzonspor🇹🇷.
Les liens entre les deux pays sont toujours présents, avec la signature d’un accord de libre-échange en 2013.
En 2017, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays s’élevait à 7,2 milliards de dollars💰 et plus de 160 000 touristes sud-coréens🇰🇷 s’étaient rendus en Turquie🇹🇷.
Par ailleurs un nouvel accord a été signé entre les deux pays en 2018 pour accélérer le développement des relations bilatérales dans les domaines politique, économique, social et culturel.
Le match⚽🏟️ du 29 juin 2002 demeure encore aujourd’hui un évènement marquant et un symbole fort de l’amitié🤝🏻 entre la Turquie🇹🇷 et la Corée du Sud🇰🇷.
Pour ovomag: Jean Obed Sibrun
