Après l’arrivée en Haïti de l’ancien chef paramilitaire Emmanuel « Toto » Constant, expulsé des États-Unis, les organisations de défense des droits humains continuent de faire entendre leurs voix dans cette affaire. C’est le cas de la Fondation Je Klere qui dans un communiqué a fait part de sa réaction.
En effet, dans un communiqué du 26 juin 2020, la FJKL rappelle que les crimes commis pendant la période du coup d’État de 1991 contre le président Jean Bertrand Aristide sont imprescriptibles.
La fondation dirigée par Marie Yolène Gilles dit prendre acte de la décision des autorités américaines de déporter en Haïti, l’ancien homme fort du Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti (FRAPH). La FJKL déplore la déportation d’un « tortionnaire » du calibre d’Emmanuel « Toto » Constant vers le pays qu’elle qualifie de geste inamical de la part du gouvernement américain dans un moment aussi troublé sans restituer l’intégralité du document FRAPH à Haïti. Cependant, elle reconnaît que malgré tout, c’est une opportunité pour la justice haïtienne de redorer son blason et de démontrer au monde qu’elle est prête pour les grands procès à venir contre la corruption, les auteurs de massacres et de crimes odieux qui constituent le sort du peuple haïtien.
L’organisme de défense des droits humains se dit « étonné » du débat sur la prescription des peines d’Emmanuel « Toto » Constant, débat qui selon lui, avait déjà été suscité de manière conséquente au Sénat de la République et résolu par la loi du 7 avril 1998 publiée au moniteur # 61 du 17 août 1998 par la réforme judiciaire.
Selon le communiqué, la fondation Je Klere estime utile d’attirer l’attention du Tribunal criminel des Gonaïves et de l’opinion publique nationale et internationale en général sur les exigences de la loi du 7 avril 1998 : « les crimes et les délits commis du 30 septembre 1991 au 15 octobre 1994 sont et demeures imprescriptibles ».
« La FJKL croit que le peuple haïtien à droit à la vérité sur ce qui s’est passé pendant cette période tragique et les victimes ont droit à la réparation. La fondation Je Klere s’engage à suivre ce dossier jusqu’à son aboutissement par un procès juste et équitable », conclut le communiqué.
Pour ovomag: James Harry Hilaire