Baky et Tafa ont abordé la question du viol et de l’avortement à travers une démarche musicale et un puissant discours qui remettraient en cause le « relativisme moral »…
Rap, poésie, voix, émotion et musique : une harmonie parfaite.

Le rappeur Baky Popilè a dévoilé son double album « Rap ap rete Rap » et « Chante ap ret Chante ». Un projet de 12 titres dans lequel il partage le micro avec d’autres artistes, dont la jeune chanteuse Tafa Mi-Soleil.

Douée pour les chansons mélancoliques, dans ce morceau inédit titré « A l’infini », Tafa à travers un joli refrain, se met dans la peau d’une mineure de 14 ans qui tombe enceinte suite à un viol collectif et qui est contrainte de recourir à l’avortement malgré l’amour qu’elle a pour l’enfant. Dans une conversation enfant (fœtus)/mère, les deux artistes donnent la parole aux enfants qui n’ont pas pu naître à cause de la souffrance physique et mentale des jeunes filles enceintes suite à un viol.
« Kò m suspann pale depi lè yo manyеn li
Kijan pou m ba ou lavi, pandan m pa rete nan mwen
Oh lanmou ou pap janm ouvè jе w isit
Se pa sa m ta vle chwazi
Mwen renmen w à l’infini »
Alors que l’avortement reste une épreuve difficile pour les femmes et un sujet toujours compliqué à aborder, les viols de jeunes filles revenant de l’école ou encore les viols collectifs de femmes enlevées sont de plus en plus fréquents dans le pays. À travers cette chanson, Baky et Tafa parlent pour ces jeunes filles victimes de violences sexuelles qui ne trouvent pas le courage d’en parler.
« W ap priye pou lavi w pran fen
Men w jwenn kouraj pou w kontinye jiskaske w vin konnen w ansent
Ou tèlman wont sa moun ka di ou wont di moun »

Dans cette musique, Baky a su trouver les mots justes pour aborder la question du viol sur mineures et de l’avortement, qui sont deux sujets tabous. Le rappeur expose les problèmes de santé physique et mentale des jeunes filles qui tombent enceintes après avoir été violées.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que le natif des Cayes traite un thème en rapport aux violences sexuelles sur mineures. Il l’avait déjà fait en 2018 dans « Koupab » en featuring avec T-Joe Zenny.
Par James Harry Hilaire
Tous droits réservés OVOMAG MAI 2022